# 258 mars 2024

Le ridicule ne tue toujours pas. Un quart de honte est toujours vite passé.
Il n’y a que les cons qui ne changent toujours pas d’avis.
De lui, on a toujours beau s’attendre au pire il déçoit quand même.
Les promesses n’engagent toujours que ceux qui y croient.
Je tiens toujours mes promesses, mais j’évite d’en faire.

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Les jeux de Pékin 2008, les Chinois manipulaient les nuages pour faire la pluie et le beau temps.

JO de Paris 24, nous n’avons toujours pas plus de pétrole, mais beaucoup idées. Aérophile qui mobilise l’IoT (tout est dit) va piloter à distance des machines qui vont dépolluer l’air* de ses particules fines (usures des pneus et des plaquettes de freins des véhicules électriques), attention c’est à 95% évitez donc de vous retrouver dans la zone des 5% restants.
* au village olympique

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NOUVEAU GENRE – Les “otome games“
Le principe : “les joueuses et joueurs suivent une trame narrative dans laquelle ils incarnent une lycéenne qu’ils peuvent personnaliser. Les participants doivent choisir des réponses dans un dialogue, ou dans une situation, qui lui feront gagner ou perdre des affinités avec les différents love interest de l’histoire. La finalité étant de prendre les décisions les plus adaptées en fonction du caractère du personnage.“ 
Le genre vient du Japon et rejoint la “new romance“ un sujet très à la mode chez les adolescents qui aurait tendance à se pérenniser. Les relations sentimentales dématérialisées s’inscrivent doucement mais sûrement dans le panorama relationnel. Pratique, pour les illégitimes, si vous cherchez le grand frisson, sans les inconvénients. Stratégies 16 / 02

TENDANCE OPPORTUNE
La baskette (sneakers)
Figure archétypale de la pompe végane et du branchouille
Le détail qui tue, du premier ministre en jean au vieux président au cheveux jaunes, tout est bon pour draguer quelques votants.
Reconnaissons que c’est léger, mou, agréable à porter, et peu solide, ce qui nous oblige à en changer chaque année, un prétexte pour acheter la nouvelle paire rouge et verte qui va bien.

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SOLEIL VERT
Du nouveau dans le verdâtre

Exit le steak de soja, le pâté végétal, l’escalope de céréales, la saucisse aux herbes (seulement à l’herbe)
Les termes signifiants, originellement issus de l’alimentation animale, ne peuvent plus être utilisés pour des produits contenant en majorité des composants végétaux. Seul hic, le décret ne concerne que les produits élaborés en France, une bonne occasion de consommer français. Et un peu de travail pour les experts du smart wording.

Old is but gold is !
Ça bouge chez Williams Saurin
Ce bon vieux Williams avec ses nouvelles salades individuelles taillerait des croupières à ce cher Saupiquet et ses boîtes qui reniflent.
Tout cela dans une ambiance nutriscore de A à B, sans oublier la salade végétarienne. Stratégies 5 / 03
Quid de la salade de porc ?

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INNOVATIONS
Difficile de résister à l’évocation de quelques perles du salon MWC de Barcelone

Chien volant, ordinateur berger et voiture transparente…
– La voiture volante, pour 250 000 €, mue par l’énergie électrique. Que se passera t-il lorsque la batterie sera à sec ? Va t-elle vraiment nous écrabouiller ? Une heure d’autonomie pour 170 km c’est assez peu.
– L’alliance connectée… sans commentaire. Référez-vous à l’article des otome games
– Une poupée robot dédiée aux personnes âgées vivant seules, la bête est couverte (habillée) d’une robe. Les malintentionnés y verront peut-être d’autres dessous à dessein…
D’autres fantaisies…

# 257 Février 2024

Un bon scénario, drôle mais pas pour tous
“Trompé par une fausse visioconférence, un employé vire 26 M $ à des escrocs“
Reconnaissons la propension de certains à la flatterie et la compréhension des autres (le jdn du 5 02)

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Le monde de la cyber menacé
Aurons-nous le choix ou pas vraiment ?

– Les deepfakes vocaux grâce à la progression de l’IA dans le secteur de la synthèse vocale, capable de reproduire ta vraie voie.
– Les campagnes de désinformation lors d’élections, depuis la nuit des temps, mais avec les réseaux sociaux sans filtre c’est plus facile, pas cher et ça arrose large, un p’tit tweet régulier et hop !
– La GMS du dark en ligne, tu achètes ton malware en bénéficiant d’une hot line 24h/24 et 7j/7, des fichiers de pigeons sont également en vente.
– La porte ouverte des JO à des milliards d’attaques, billetterie, retransmission, détournements d’infos… pas mieux pour l’Euro de foot. Sans oublier les menaces d’attentats, de la petite bière !
– Les fanatiques et idéologues, pourfendeurs de causes qui attisent des foyers belliqueux.  
– Les arnaqueurs trivialement intéressés par la rapine, pousses mégots et consors…

Tout cela coûterait 11 trillions de $ par an, entre les voleurs et tous les jobs créés par les défenseurs, en tout cas il y a de l’avenir pour tous. Ce qui ferait tout de même une facture de 1375 $ par être humain.

Pour les agriculteurs

Un sur cinq aurait été victime d’une attaque, là rien de politique, mais de basses histoires pognon avec des rançongiciels qui bloquent le Massey via le GPS embarqué, ou une salle de traite qui bogue, tu ne sais plus quel pis traire. En attendant les actions d’antispécistes radicaux…

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Bonne nouvelle (crise ou prise de conscience ?)
Le fléchissement des ventes de cadeaux de noël

Les dépenses pour les cadeaux de noël stagnent en Europe, voir régressent en Espagne ou Italie, les latins deviendraient-ils vertueux ?
Moins mauvaise nouvelle, la marque Lego affiche la meilleure progression, le goût du bricolage se maintient devant celui des jeux virtuels dont Nintendo, mais Playmobil n’est pas loin, la real life résiste

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Merci Madame H.
Ma grande question existentielle du mois
Suite à un votement ou une votation, voire du votage (Dans interlettre 255, suite et fin ?)

“Les parisiens approuvent le principe d’une tarification spéciale du stationnement pour les véhicules lourds“  (cela ne restant qu’un principe)
Quels Parisiens ont participé ? Ceux qui ne possèdent pas de voiture et les plus riches qui se paient un garage ?
Mais, comment vont-ils savoir que ma caisse est lourde ?

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Quel point commun réunit la NRF et les américains / Barilla et Panzani ? 
L’évidence de la certitude du bon goût suffisant français

Comme tout le monde* j’ai lu Le mage du Kremlin, rien à redire à ce succès légitime.
Ce faisant, je ne peux m’empêcher de penser à la culture de l’élitisme de la société française, en comparant l’austère et institutionnelle couverture de la NRF à celles d’ouvrages publiés outre-atlantique.
On s’étonnerait de la fracture sociale, et de nos ministres issus d’une bonne école sis au 109 rue Nd des Champs 75006.
Autre même registre, souvenez-vous de la battle des pâtes Barilla contre Panzani
Blé italien vs blé français, et leurs spots TV édifiants de nos différences culturelles. D’un côté un curé seul dans son sombre presbytère s’engourdit sa plâtrée de nouilles, de l’autre sur un balcon dominant une place ensoleillée du midi notre Gégé national apaise une pépé de concours avec une assiette de pâtes ornées d’une tomate cerise et de feuilles de basilic.

Marrant, j’ai toujours cru que les pâtes Panzani étaient réservées aux pauvres, va savoir.
Retrouvez les spots : Don Patillo en 1979 et Gégé Barilla en 1992, sur youtube

*Ceux qui sont abonnés à Interlettre depuis 28 ans et moins

# 255 Décembre 2023

LES DECORATIONS DE PAQUES

Noël aux tisons et Pâques aux balcons, à la Crêperie de Milly en ces temps moins faciles nous nous efforçons d’enchanter les convives. La décoration intérieure de cette fin d’année durera jusqu’au printemps, avec l’intemporelle toile de Jouy rehaussée d’images de carcasses et de moteurs d’avions.
Vous pourrez toujours y passer pendant les fêtes, boules et sapins ravissent les petits et les grands : “Ah, vous avez fait une décoration pour noël ?“, “Ben ouais, c’est pas pour Pâques !“. Juste pour parler.
Joyeuxses … tout de même !

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Des Idées cadeau 

Le magazine du Palais de Tokyo – amour, amours, amourxs
Parmi la profusion de livres d’images un peu “flatcons“ qui dégueulent des rayons de la fnac, nous vous recommandons la lecture “saine“, surtout éclairante, du dernier PLS, des artistes contemporains y dévoilent leurs turpitudes, de la poésie…
“Le numéro 36 propose d’explorer la multiplicité, l’hybridité et la fluidité des identités et des manières d’aimer, la pluralité et la complexité de nos affects et de nos sexualités. Il n’y a peut-être pas de frontières aux diverses façons de vivre et d’appréhender nos sentiments. Dans cette perspective, ce numéro est conçu comme un reader de sensibilités“, voire un digest parfois indigeste, c’est toujours mieux qu’un énième ouvrage sur la bienveillance. Finalement la bible ?
Bilingue (français / anglais) 112 pages – 10 €

La commande qui n’arrivera jamais
Mais tu te seras quand même fait refaire du montant de ton achat
D’une évidence biblique, tu mets un produit en vente, tu récupères le pognon et tu n’envoies rien.
Laissez le site ouvert un mois maxi, ensuite n’oubliez pas de fermer le compte et de changer d’adresse… et vous recommencez ailleurs. Je vous passe les détails de l’ouverture de la boutique en ligne, de la conception du site, et d’un référencement meu meu, néanmoins à la portée de tout bon bandit déterminé, il reste à récupérer l’artiche…
Le potentiel paraissant infini, certains malins ont développé un processeur de paiement mis à la dispo des escrocs moyens, avec évidemment en contrepartie une petite commission.
Méfiez-vous des offres alléchantes, les sites copient allègrement ceux des maisons mères.

Avec Boulanger, commandez à Noël et recevez à Pâques 
Avant de passer votre commande consultez Trustpilot, où plus de 5000 avis édifiants de la part de clients donnent un record en la matière avec une note de 1,4 / 5 !
L’enseigne pratique une politique de prix contenus, mais servie hélas par une logistique de livraison absolument nulle, doublée d’une hot line à peine mieux que la note.
Papy Jeff (Bezos) a certainement raison en disant qu’il vaut mieux garantir un délai plutôt qu’un taux de rémunération.

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De la multiplication des fronts dans la capitale

Merci Madame Hidalgo
1 – D’annoncer le crépuscule des charrettes à chrétiens (ou des camionnettes rutilantes),
2 – D’impliquer la population à la fin d’un mythe* qui marquera sûrement les esprits pour la postérité,
3 – Et de quitter X (Twiter), un acte militant et impliquant, cela ne devrait pas manquer à beaucoup de lecteurs
 *Que les Parisiens se rassurent les résidentes pourront toujours promener leurs enfants dans des chars d’assaut, et les artisans de circuler en pickup Ramcharger.

ACTUALITES

– Que faisait cette fille torse nu sur la façade de l’Ecole Militaire ?
– Que faisait ce type ventripotent sur la façade du Grand Palais (éphémère, mais tout de même) ?

Questions d’époque et d’actualité
 Tellement habitués à la distorsion des images, nous n’en reconnaissons plus que les symboles, la fille dévêtue et reconnue aide forcément à vendre du parfum, un type en slip lamé rose annonce une exposition légèrement sulfureuse révélatrice des mœurs d’une époque. Depuis quand nous ne regardons plus les images mais des symboles, un phénomène parisien moins acceptable en province.

Bienvenue au touristes
– Le ticket d’entrée au Louvre passerait de 17 à 22 €
– Le ticket de métro sera multiplié par 2

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Rester jeune et aware avec Interlettre

Pour la publicité l’essentiel n’est pas de devancer les modes mais de s’y s’adapter fissa
Avant, j’ignorais l’expression “C’est la Hess” alors je suis allé lire sur Wiki. Pour les jeunes (mais le savent-ils ?) : “Hess“ est un mélange du mot arabe « hessd », qui signifierait “volonté de nuire“, et de l’algérien “lḥās“, l’action de ne pas laisser une miette dans un plat. Le mix signifiant “c’est la galère”, voire “la honte”. Utilisé à tout bout de champ, cet état d’esprit n’a donc aucun rapport avec Rudolf H… rien de germanique donc, l’enrichissement de la langue française ne se tournerait plus seulement vers les anglo-saxons, il s’orienterait aussi.
Selon l’ADN, une culture Hess poindrait, soutenue par une génération, (sous-groupe de la “ Z” ) qui se démarque par une consommation très différente. La Hess prône la débrouille, la recherche de bons plans, elle serait également affectée par le besoin de “briller”, histoire de sublimer la galère. L’idéal de consommation, qui demeure déterminant, est d’acheter au plus bas prix, afin de valider tout de même son statut social.
Apparemment tout irait bien pour le black F.. Un message d’espoir et d’énergie positive naît de ce mix de galère et de réussite.

# 254 Retour d’Orient automne 2023

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Partir et revenir (9800 km)
Nous sommes revenus, après six semaines de voyage vers l’Orient en automobile et en bateau. Plusieurs étapes dans le nord de la Grèce (ancienne Macédoine) nous ont introduit aux modèles urbains de la Turquie, un dépaysement en douceur depuis l’Italie. Impatients et contents de retrouver les larges vallées du Taurus, après la traversée longue et rarement fastidieuse (confortablement installé dans une voiture) du plateau anatolien. Stabilisée à plus de 1000 mètres la highway oscillante, parfois assombrie par l’ombre des nuages, tend vers l’infini. A chaque fois, je ne peux m’empêcher de penser aux gueux aventuriers enquillant au printemps 1098 leurs premiers kilomètres sans savoir qu’ils devraient en couvrir 1000 avant descendre les vallées du Taurus.
Cet automne notre quête sera moins prolifique, l’inventaire approche son terme, une douzaine de places nouvelles seront à inscrire, plusieurs vues de loin précédemment ont été touchées, d’autres découvertes récentes aux accès difficiles nécessiteront un séance rattrapage. Quant au retour sur nos premières visites de 2005, elles partageaient le délice et l’anxiété de la connaissance du terrain, enrichies de l’accumulation mémorielle des 270 référencées quand l’examen d’un détail amènerait une interprétation plus circonstanciée sur ses bâtisseurs. Le maillage des vallées du Taurus n’aurait presque plus de secrets, mais des surprises, quand se connectent des routes et des pistes déjà empruntées, qui par ailleurs se sont améliorées. Quelles seraient mes racines lorsque je reconnais tant de vallons descendus ou remontés à quatre mille kilomètres de chez moi ; j’ai retrouvé le cairn que j’avais confectionné une année auparavant !

LA PÊCHE
A inscrire à l’inventaire, le fort de d’Ibrahim Pacha à Akçetir, Ferasa dans la haute vallée de la Zamanti, deux enceintes au lieu-dit Kavak au sud de Yahyali, toujours au nord du Taurus à Pinarkaya un tertre en plein délitement cerclé de grillage, situé mais pas vu Dibekkale près d’Ivriz lieu Hittite, aux Pyles de Cilicie Loulon, vu de loin dans la montagne avec un long accès incertain, dans le même registre Hisarin, œuvre magistrale des Grecs entourée de vestiges en tout genre à 10 km de Kizkalesi, nous avons marché sur Sorgun une position plutôt troglodytique, vu la maison forte de Sinekkale, découvert des citernes au sommet de l’éperon de Tapurelli, à proximité d’Aladag nous avons revu la colline d’Agner, le fortin dépollué de Yeniköy, la forteresse de Meydan et fait un petit tour à Sari Çiçek, un troisième passage vers le défilé de Yanik Kale a permis de ré examiner les restes de la première église entourée de ses anciennes restanques, sur la route au nord d’Antalya, la visite du site de Termessos est longue, remarquable, surtout réservée aux touristes avertis, et les vestiges de Kyzikos un monstrueux temple gréco-romain à côté de Bandirma.
Chez les Grecs, nous avons roulé entre les concrétions des Météores, quelques unes portent encore leur monastère… en ruine !

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9800 km, le luxe…
… surtout en repassant à Portofino où stagnent les plus riches Italiens et Italiennes.
Après plusieurs semaines de régime inflationniste où le salaire moyen voisine les 500 €/mois et le litre d’essence flirte avec les 1.40, nous nous étions habitués à circuler tranquillement, à acheter notre simit * quotidien 30 ct, et à compter 10 billets de 200 pour régler le plein de benzin. Nos poches rebondies de talbins étaient vites délestées lorsqu’il s’agissait de payer 5 ou 6 nuits d’hôtel à 30 €, 60 billets, j’ai d’ailleurs noté que les turcs excellent dans la façon de les compter.
Il n’existe hélas pas de monnaie supérieure à 200 tl, symbole d’une époque révolue quand une livre s’échangeait en 2005 contre 0,40€ (2,5 tl = 1€) , le cossu billet de 200 équivalait à 80 € et payait 5 nuits d’hôtel. Aujourd’hui le précieux titre de 200 s’échange contre 6,65 € et il faut 5 pour régler une nuit. En bref, les turcs ne sont pas près de partir en weekend tous les weekend.

• petit pain rond en forme d’anneau qui s’apparenterait à un bretzel dans sa texture, sans sel, plus moelleux couvert de graines de sésame, et plus digeste.

En 2005 il s’échangeait pour 80 €, automne 2023 il ne vaut que 6,65 €

Notre ami le bitcoin
Il caracole à 33 000 €, et aurait presque doublé sa valeur depuis le début de l’année. Spéculer rapporte plus que labourer, ou de garder les chèvres, mais cela ne rend pas plus heureux assurément. A se souvenir de la tronche des gars dans le métro et de la cibiche au bec des bergers bronzés du Taurus, c’est vite vu.

# 253 Fin d’été – Début d’automne 2023

La rentrée pour certains

Dans cette édition nous ne vous parlerons pas de l’IA, toujours sur toutes les lèvres branchées. Pas de mention spéciale pour Chat GPT que certains intègrent pour attirer le chaland quand d’autres le dénigrent afin de rassurer le chaland. Pas d’article sur notre ami le bitcoin et ses copains face à un marché sur la tangente, tombera, tombera pas, riches et pauvres spéculent, le CAC 40 se maintient, mais la livre turque s’enfonce toujours un peu plus 29 TL pour 1€.
N’osons pas évoquer la flambée de l’immobilier sur les spots touristiques du bord de mer, que penser des millions dépensés en brises lames pour préserver les riches littoraux.
Pourquoi ai-je l’impression que soleil cogne plus dur qu’auparavant ?
Cela ne vaut pas la peine de parler de la bio diversité, en tout cas les infâmes chenilles vertes bouffent encore notre buis. Heureusement, cette année nous avons eu plein de fruits, pour une fois les viticulteurs devraient avoir la banane, mais… 
Les hackeurs s’attaqueraient aux établissements scolaires, moi qui rêvais de voir mon lycée cramé, une sale barre grise crado. Bien fait, les plus mauvais des mauvais, les hackeurs s’arnaquent entre eux en se refourguant des fake data leaks.
Monsieur Naouri doit être soulagé, il n’ira même pas en prison.
Nous ne gloserons pas sur le retour annoncé du covid dont la gravité des symptômes serait influencée par la diversité génétique ; d’ailleurs qu’est-ce que recouvre cette diversité ?
La guerre qui dure en Europe de l’est, la disparition du chef des wagners, pas de quoi se rengorger non plus.
Enfin, je ne m’étendrais pas sur les très riches et les banques qui donnent de l’argent aux Restos du cœur ou à la Croix rouge, Louis IX (St Louis) lavait bien les pieds des pauvres (une demie journée par an), 800 ans après on en parle encore ; finalement de la bonne com ça finit toujours par payer.
Mon conseil : relisez Machiavel plutôt que Proust, à la rigueur Placid et Muzo.

En attendant, nous filons vers l’Orient pendant quelques semaines, l’Italie, la Grèce et l’Anatolie, automobile et bateau.
Il y aura peut-être un fil d’infos sur WhatsApp, MAIS de grâce, pour ceux et celles qui aimeraient voir simplement des photos et lire quelques légendes, épargnez leurs vos commentaires sur vos vacances ou la naissance de vos chiots. Imaginez les pings de vos notifications multipliés par dix… ou l’accumulation de vos photos personnelles de vos chatons, d’un coucher de soleil sur la Charente.
Vous pourrez toujours vous désabonner, sans rancune et au plaisir de vous revoir.

# 252 été 2023

C’est les vacances

Une destination qui en a fait rêver quelques-uns il y a 25 ans

L’Ukraine
Libéré, plutôt indépendant depuis 6 ans, le pays ouvrait timidement ses portes aux aventuriers qui ne connaissaient que le boulevard de Sébastopol, la rue d’Odessa, les accords de Yalta et le mythe des jolies filles rêveuses d’un occident riant.

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SEBASTOPOL en 1997

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La CRIMEE en 1997
Bakhtchissaraï, Sudak, Yalta

En 1997, l’Ukraine…

C’était encore ou déjà, les routes défoncées, la corruption, les barrages de police avec bakchich, les melons dégueulasses regonflés à l’eau du robinet, l’assurance auto qui n’existait pas, les plages en béton, la musique techno à tous les coins de rue, le tramway de la plage bondé qui déverse ses flux avides de l’unique loisir maritime, les Mercedes w123 asthmatiques surélevées pour les nids de poules, les nouveaux impôts avec effet rétroactif, les vestiges muséifiés de la civilisation Tatare en Crimée décimée par les Soviets, la mauvaise nourriture, les plaines agraires qui n’arrêtent pas l’horizon, la pluie, la boue, les villes déglinguées recouvertes par la végétation, les entreprises turques qui bâtissaient les nouveaux immeubles, l’ennui sur la longue route monotone qui relie Odessa à Simféropol, l’autoroute Moscou / La Crimée fermée lorsque Brejnev l’empruntait avec sa Ferrari, la rade lumineuse de Sébastopol, Yalta un petit Cannes sans le train qui longe la plage, les 1140 piaules de l’Intourist avec ses matrones infectes nommées par le KGB et son ascenseur relié à la plage (des dalles de béton), la crasse des hôtels, les Jigoulis rafistolées, les filles étaient jolies et souriantes… Tout ce que nous n’avions pas, forcément mieux ailleurs !

Bref, de la diversité, de la chaleur humide, des décomplexés des rivages, c’était mieux si tu avais un peu de pognon, les rives de la mer Noire.

Les lecteurs assidus (pour ne pas dire vieux) d’Interlettre se souviendront peut-être du “bon souvenir de la mer Noire“

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ODESSA et la côte en 1997

# 251 juin 2023

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Aach l’Alsace…  et les Vosges !

75 kilomètres à pince, d’un ballon à l’autre sur le piémont de la montagne vosgienne, la confusion avec le pèlerin du XIVe siècle n’est dépassée que d’un pas. De la forêt souvent, traversée de sentiers noueux sur un nuage de brimbelliers vert tendre qui promettent, le grès rose devient ocre, ou se pique de mica, soudain le rempart se dresse derrière un éclaircissement de la futaie.
5 jours pour croiser une quinzaine de monuments campées fièrement sur leur socle de bonne roche, l’éternelle prétention du genre humain. La plupart a été démontée pour construire des fermes ou remblayer, ruines rendues fragiles et interdites au public, en tout cas le maire déclinera sa responsabilité. Evidemment tu pénètres quand même, ta dizaine de bornes en montagne dans les jambes t’exonère. Je vous épargne leur nom que vous ne retiendriez pas, l’éloquence des photos suffira

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Avale…
le versus du suppo.

Les objets connectés pourront un jour nous soigner
– Une capsule quotidienne pour capter la température du corps chez Body Cap
– Un petit médicament comme un grain de sel qui permet de suivre le traitement et sa réponse physiologique immédiatement, pour traiter les troubles psychiques (Otsuka)
– Une gélule contenant un capteur auto alimenté (pile) pour la surveillance de l’intestin, elle remplacerait l’endoscopie (Jacob School)
– Une autre capsule qui finira par se dissoudre, avec un capteur alimenté par les fluides gastriques pour récupérer diverses informations depuis les profondeurs (EtecRX)
– Une puce de 2 mm qui se colle sur une dent afin de recueillir des infos intérieures supérieures pour les transmettre via Bluetooth (Lura Health)
Le JdN
Tous ces objets connectés étant bien sûr évacués naturellement à leur terme !

CYBERCRIMINAL 1 & 2
Le monde qui bouge, très vite

Je viens d’apprendre qu’un jour je devrai changer mon permis en carton contre une carte en plastoc, je pensais qu’il fallait bannir le “plastique“ ?
Ouf, j’ai encore jusqu’en décembre 2033, à voir ce que je ferai en novembre de cette année-là.
En attendant des gars du dark ont déjà concocté une arnaque, tu reçois un mail t’intimant de changer fissa ton permis, citoyen zélé tu envoies à la préfecture (des gars du dark) un scan de ton document pour recevoir le nouveau. Evidemment tu ne recevras jamais ton bout de plastoc, mais les amendes de gars qui auront communiqué tes coordonnées en commettant des infractions.
C’est aussi cela s’adapter, croyons en le génie humain !

Un business d’avenir pour les policiers

La cybercriminalité ferait presque sourire au regard de l’organisation de certaines de ses “enseignes“. Dignes d’une grosse PME avec leurs filiales internationales. Il y a les petites mains qui raclent tout ce qu’elles peuvent comme données, des petits chefs de secteur, des super chefs et les patrons, seuls à se connaître vraiment, pour le reste c’est l’anonymat. Les produits sont commercialisés via une marketplace accessible sur le dark net et les collaborateurs cooptés et parrainés.
A découvrir l’histoire du coup de filet sur Genesis. La data reste la data,
quel que soit le business, toléré ou pas il faut de l’organisation et de la méthode, et le patron s’enrichit car il prend des risques, ceux de Genesis sont à l’ombre pour quelques temps. Le JdN

# 250 printemps 2023

De la glose pour entretenir l’amitié et ne pas passer pour un cave

Sur toutes les lèvres branchées
Finalement je vais parler brièvement de ChatGPT*

Chat GPT démocratise l’IA en élevant OpenAI, son éditeur, au rang des GAFA
Le premier constat est la rapidité avec laquelle la marque a conquis la frange éduquée de la population mondiale. Le phénomène de séduction a opéré en quelques semaines, voire journées, admirons les vertus du marketing viral, et certainement les compétences des services de presse d’OpenAI.
En attendant les stats des téléchargements…
Apparemment, l’étanchéité de la collecte d’infos lors de la récupération des données des utilisateurs ne serait pas au top, ça couine à la CNIL.
Retenons qu’un robot ne sait séparer le bon grain de l’ivraie, “bonjour le fake“, néanmoins, pour rédiger une carte de vœux, un faire-part, ou correspondre avec un huissier ; mieux, rédiger un billet politique, ce devrait être au poil. Le tout, couplé avec les applications d’IA pour la conception graphique et l’imagerie artistique (interlettre 247).
Il faudra envisager ces applications, à l’instar de Google, comme des outils de première main pour effectuer tout acte de rédaction ou de recherche de savoir.

* cf la précédente parution (interl 249) où je ne souhaitais pas le faire

D’une pollution à l’autre

La mairie de Paris encourage le street art et les graffeurs à s’affirmer sur les murs de la ville…
Sous-terrain des Tuileries avec la bénédiction des édiles, les parois se couvrent de symboles abscons aux couleurs criardes, sans réflexion sur une quelconque transmission d’émotion ou de liens avec l’espace.
La suie des hydrocarbures n’était pas si laide lorsqu’elle obscurcissait subtilement les carrelages, au moins nous n’étions pas les spectateurs impuissants d’une laideur élevée au rang d’un “art“ populaire et d’une pollution visuelle.
Entre-nous, j’ai rarement pu blairer le street art, le naze l’emporte trop sur les rares trucs corrects, l’exercice étant certainement l’un des plus difficiles à réussir.

La fin du ticket papier
 Ce sera à nous de stocker nos données et de les organiser.
Pas écolo le papier ? Pas forcément, demeure la gestion numérique, des forêts risquent de sauter pour construire des centrales nucléaires

Décidément, l’écologie favorise le buzz
Grosse news, Danone propose la suppression de ses bouteilles de Badoit vertes et rouges, au profit de transparentes. Des colorants entrant dans la composition des flacons nuiraiten au recyclage pour un usage alimentaire.
“Le jaune et le bleu auraient été de circonstance pour affirmer notre solidarité envers un pays de l’Est“

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Les influenceurs et les influenceuses
Un sujet brulant parmi d’autres, puisque l’état légifère sur leur statu

Une bonne nouvelle, avec l’entrée dans le jeu des désinfluenceurs et désinfluenceuses.
Un exemple : “N’achetez pas le livre de R. Crozat car il pourrait vous donner l’envie d’aller faire un tour en Turquie, voire soutenir le régime politique actuellement en place“
Existera-t-il des l’influenceurs de désinfluenceuses, pourrons-nous confier l’arbitrage à Chat GPT ?

# 249 Mars 2023

DERNIERES NOUVELLES D’ORIENT

Vous percevrez mieux pourquoi il est recommandé, lorsque ça tremble, de s’abriter sous le chambranle d’une porte !

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En réponse aux interrogations formulées, ou non, de tous ceux et celles qui savent que nous pratiquons de “l’évasion fiscale“ en Turquie en séjournant dans des palaces, nous n’avons pas le plaisir de leur parler de cette belle contrée aujourd’hui.

N’ayant pas d’informations supplémentaires sur le séisme du 6 février dernier, autres que celles des médias (à ce jour j’ai dû visionner en temps cumulé 15 minutes d’informations) je me permets simplement d’ajouter que nos quelques amis dans les environs n’ont pas été touchés.
A l’attention de ceux et celles qui s’intéressent encore à ce drame, l’envie m’a pris d’ajouter mes quelques connaissances au contexte contemporain et historique de la zone affectée, entre la vallée de l’Euphrate et le versant Est de l’Amanus, une région faite de hauts plateaux (600 m) et de montagnes culminant à 2900 mètres. Nous la traversons régulièrement, en juin dernier nous avons passé trois jours à Kahramanmaras. La cité, ancienne, est installée sur un contrefort du Taurus dont la spectaculaire invasion des flancs me donne le tournis chaque année quand j’y repasse. Là, sans réels plans d’urbanisme de nouveaux quartiers d’immeubles sont dressés pour y accueillir, venant des montagnes, la population d’un exode rural massif et rapide ; heureusement la plupart ne possède pas d’automobile, ce n’est d’ailleurs pas pour demain.

Quelques informations économiques facilitent la compréhension :
La dévaluation de la monnaie, lors de mon premier séjour en 2005, 1 € valait 2,5 TL, en juin 2022, 1 € égale 18 TL. Le salaire moyen oscille entre 500 et 1000 € pour un cadre, la pension de retraite flotte aux alentours de 200€, et le prix d’un litre d’essence équivaut au notre.
La nuit d’hôtel ** se négocie à 10€ (pour deux, avec p’tit déj), le repas complet pour deux se situe à environ 4€, (tarifs hors zone touristique pour occidentaux)

De la géographie vient l’histoire
L’Amanus au sud et le Taurus au nord formaient une barrière naturelle aux envahisseurs orientaux (Perses, Mongols, Turcomans, Seljoukides) désireux d’accéder aux rivages soyeux de la Mare Nostrum et à la luxuriante plaine de Cilicie, notre zone d’élection où se dressent et se répandent les ruines.
Il fallait franchir quelques cols dont chaque passe était jalonnée de fortifications, parmi celles empruntées par nos “ancêtres“ les Francs pour rejoindre les villes orientales d’Edesse (Urfa) et d’Alep. La plupart d’entre eux n’étant pas rentrés au pays ils n’ont pas laissé une grande descendance… hormis pour les plus argentés, mais les charmes de l’Orient valaient bien ceux d’un bourg du Poitou.

Merci Google earth
Depuis le ciel je me suis penché sur Kahramanmaras. Des images captées le 9 et le 17 février montrent effectivement un bon nombre d’espaces ruinés surtout au sud du château et vers l’ouest, toutefois, et en apparence, il me semble que nous sommes heureusement assez loin du : “la moitié de la ville“, colporté par des médias. Il ne s’agit surtout pas de minimiser l’événement, mais de relativiser ces premiers commentaires d’adeptes du spectaculaire, qui l’oublieraient aussi vite. Cela permet d’interpréter également les témoignages anciens relatant de semblables faits, notamment le grand tremblement de 1114 qui fut un “big one“ selon des rapporteurs contemporains ou postérieurs. Vraisemblablement plus fort, il toucha la même zone étendue à la Cilicie, “en faisant tomber les murailles et les bâtiments de pierres de toutes les villes, particulièrement Kahramanmaras, entièrement ruinée“, les comptes rendus écrits font état de plusieurs dizaines de milliers de disparus. Cruelle période, aux abords de l’an mil en Euphratèse et en Cilicie, la terre aurait été dispendieuse de secousses fatales pour un grand nombre de bonnes constructions grecques et romaines, déjà un peu abandonnées. La chute de certains blocs (de la taille d’une voiture) ne laissait pas beaucoup de chance aux éventuels réceptionnaires. Ruines grandioses et magnifiques abandonnées depuis des siècles ; perchées sur des montagnes difficilement accessibles ou en bord de la route, squattées par les bergers, elles demeurent toujours aussi peu fréquentées.

# 247 – les Vœux

2023, de nouvelles aventures pour des horizons qui chantent